Avant tout, en complément, les articles rédigés par mes soins pour Filmosphere :
Compte-rendu du festival Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque Française :
http://www.filmosphere.com/actus/news/toute-la-memoire-du-monde-2015-a-la-cinematheque-francaise/
Compte-rendu du festival Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque Française :
http://www.filmosphere.com/actus/news/toute-la-memoire-du-monde-2015-a-la-cinematheque-francaise/
Critique de Kingsman : Services Secrets, de Matthew Vaughn (2015) :
Critique de Pioneer, d'Erik Skjoldbjaerg (2015) :
Critique de Listen up Philip, d'Alex Ross Perry (2015) :
Et la suite des films chroniqués ci-dessous :
Birdman (2014), Jupiter : Le Destin de l'univers (2015), Le Dernier loup (2015), Chappie (2015), L'Enquête (2015), L'Affaire SK1 (2014), Les Chevaliers du Zodiaque - La Légende du Sanctuaire (2014), Cold in July (2014), Au bord du monde (2013), Réalité (2014), The Imitation Game (2014), 2001, L'odyssée de l'espace (1968), Matrix (1999), Matrix Reloaded (2003), Matrix Revolutions (2003), La Dixième victime (1965), La Belle et la Bête (1946), Autómata (2014), L'Enfer des Armes (1980), Ludwig - Le Crépuscule des Dieux (1972), Capitaine sans peur (1951), L'Histoire sans fin (1984), Running Man (1987), A l'Ouest rien de nouveau (1930), Je dois tuer (1954), Le Lion et le Vent (1975), Un Long dimanche de fiançailles (2004), Le Dragon du lac de feu (1981), Johnny Mnemonic (1994), Dragons (2010), Trois Enterrements (2005), et Superman et les nains de l'Enfer (1951).
AU CINÉMA - ACTUALITÉS
Birdman, d'Alejandro González Inárritu (2014)
Aussi déconcertant que formidable, Birdman impose rapidement la virtuosité totale de son auteur. De l'art du pamphlet à la fois rentre-dedans et subtil, Inárritu s'en amuse comme jamais, reprenant presque le flambeau du dernier film de David Cronenberg, Maps to the Stars. Introspection juste et brillamment écrite dans une société du spectacle en roue libre, il va sans dire que Birdman offre sans aucun doute à Michael Keaton le rôle parfait, celui qui s'alimente de la réalité pour enrichir considérablement le personnage et le replacer dans notre monde. Il en va de soit pour le reste du casting, dirigé avec audace et précision, pour un résultat délicieux, drôle et consternant à la fois.
J'ai sans doute trouvé le film le plus (injustement, évidemment) mal-aimé que je vais m'entêter à défendre jusqu'à sa réhabilitation dans vingt ans. Jupiter Ascending (on ne m'en voudra pas d'utiliser le titre original) illumine avant tout le genre finalement peu prisé qu'est le space-opera, dont la dernière réussite dans un univers original n'était autre que Les Chroniques de Riddick, sorti il y a plus de dix ans. Et ça n'est pas le très mauvais Les Gardiens de la Galaxie qui allait amener un vent frais et audacieux. Pour être simple, le nouveau film des Wachowski m'a énormément fait penser à Dune, plus précisément au projet de Jodorowsky, où je soupçonne une éventuelle influence, comme par exemple sur les designs de Chris Foss ou Giger. L'univers de Jupiter Ascending est absolu, brillant et virtuose : on en retient sa démesure et son ambition artistique, complexe et multiple, qui marque le film d'un tampon tellement singulier qu'il en déconcerte plus d'un. Singulier comme son ton décalé, d'ailleurs, dans cette revisite, inédite dans le genre, de l'administration façon Brazil, finement ponctuée à la fin par la présence enthousiaste de Terry Gilliam. Spectacle total et démentiel, on passera sur quelques facilités dans l'écriture ou encore une introduction assez maladroite, tout en savourant la fraicheur de cet univers, retraçant les thématiques fétiches de ses auteurs, du rapport mythologique à la relecture du conte de fées chevaleresque. En somme, de l'audace et de l'idée au royaume du formaté. Prends ça, Kevin Feige !
En prime, je vous invite à découvrir le (très intéressant) podcast auquel j'ai participé pour Cloneweb, où nous sommes revenus sur la situation du space-opera dans le cinéma contemporain, avec bien sûr Jupiter Ascending comme point d'entrée :
http://www.cloneweb.net/jupiter_ascending/le-podcast-1-jupiter-ascending-le-space-opera/
Fiche Cinelounge
Le Dernier Loup, de Jean-Jacques Annaud (2015)
En dépit des derniers films de Jean-Jacques Annaud qui auront peiné à me convaincre, surtout depuis le calamiteux Sa Majesté Minor, son nouveau projet, Le Dernier Loup, avait largement de quoi susciter mon enthousiasme. Super-production chinoise revenant sur la fascination de son auteur pour les animaux sauvages, le dernier Annaud a de quoi séduire. Très rapidement, dès le premier plan d'ailleurs, on retrouve assurément le grand talent de mise en scène du réalisateur, sa capacité à capturer des images assez extraordinaire. Formellement incroyable, Le Dernier Loup est une jolie épopée, parfois très impressionnante (la scène de l'orage, démente), qui pêche cela dit un peu par sa simplicité parfois abusive dans l'histoire décrite, sans égaler l'épure fabuleuse de L'Ours. Dommage également que le travail 3D soit régulièrement inexistant (seule une partie du film a été tournée en 3D), alors que le sujet du film et son contexte s'y prête totalement. On en retient quand même une œuvre, sans doute très imparfaite, mais à la beauté pas si commune et tournée avec beaucoup de passion.
Fiche Cinelounge
Je n'ai aucune sympathie particulière pour Neil Blomkamp, dont District 9 m'avait déjà laissé dubitatif, et Elysium ennuyé par sa bêtise. Chappie poursuit la même voie pour conclure une trilogie de science-fiction répétitive et laborieuse. Bien que Blomkamp brasse des thématiques intéressantes, sa construction scénaristique reposant systématiquement sur du manichéisme, des ficelles sans subtilité et une résolution nécessairement (et très gratuitement) explosive, impossible pour lui de construire des enjeux réellement complexes, d'autant plus qu'il n'a pas non plus le talent du récit selon James Cameron. Après un premier acte qui sombre dans la vulgaire repompe sans inspiration de RoboCop, Chappie expose éventuellement sa thématique la plus intéressante, l'apprentissage, tout en continuant d'enfoncer des portes déjà ouvertes à ce sujet, que ce soit suite à Frankenstein ou à A.I.. La caricature de l'univers très superficiel imposé par Blomkamp affiche vite ses limites, d'autant plus qu'il ne s'intéresse pas à ses personnages. Ainsi, l'ex-militaire devenu fabricant de robot campé par Hugh Jackman est méchant et bête, voire même sans logique, croyant pouvoir instaurer comme unité de police un robot gros et lent qui fait la taille de trois chars d'assaut et qui ne peut pas passer une porte. Idem pour l'univers des gangsters, rapidement insupportable. On ne pourra même pas compter sur la forme, globalement malmenée, d'une part par une direction photographique tantôt mauvaise, tantôt inexistante, qui donne même régulièrement au film un curieux et très laid look numérique vidéo, et d'autre part par le bazar auditif habituel d'Hans Zimmer. Le tout se clôture sur une apologie extrêmement discutable du transhumanisme, histoire d'achever un constat global déjà peu favorable, pour ne pas dire bien mauvais.
Fiche Cinelounge
L'Enquête, de Vincent Garenq (2015)
Si Vincent Garenq avait plutôt marqué le coup avec le percutant Présumé Coupable, difficile d'avoir le même constat sur son nouveau long-métrage, L'Enquête, passablement insipide. Systématiquement, dans la thématique du thriller sur fond d'enquête paranoïaque, difficile de ne pas s’empêcher de repenser au chef-d’œuvre de Michael Mann, Révélations. Le problème est que L'Enquête ne met aucune chance de son côté, entre sa pauvreté cinématographique, son manque d'ambition dans l'écriture et son premier rôle totalement à la rue, Gilles Lellouche se confirmant une fois de plus comme très mauvais comédien. Pas une seule seconde, on y croit. Un énième film prisonnier de "faits réels", qui ne prend pas la peine de leur donner de l'ampleur, d'y ajouter du cinéma... On s'ennuie fermement, même si on pourra toujours sauver un casting de seconds rôles efficaces et certaines parties (notamment dans les bureaux de EADS) plus intéressantes. Le film aurait presque pu se construire comme un huis-clos de bureaux façon Margin Call, au lieu de prendre cet insipide journaliste comme protagoniste principal. Reste aussi le côté un peu curieux d'avoir ce film qui entend dénoncer les paradis fiscaux, alors qu'il est lui-même produit... dans un simili-paradis fiscal. Merci le Tax Shelter !
Fiche Cinelounge
Dans le paysage pas si jouasse du polar français, on ne compte plus les téléfilms sans ambition qui sortent mensuellement, à la chaîne. Encore il y peu, le monumentalement mauvais Colt 45 faisait figure d'exemple. Fort heureusement, il s'avère que L'Affaire SK1, bien que globalement convenu et imparfait, fasse quelque mouche. Prisonnier, comme à l'accoutumée, d'une histoire vrai, le film porté par l'efficace duo Personnaz / Gourmet ne s'en sort pas trop mal dans la description des évènements, notamment grâce à une ambiance taciturne franchement pas mal retranscrite.On regrettera quelques tics habituels du genre, la constante et insupportable caméra épaule "pour faire vrai", ou encore une narration un peu lourdingue. Bien honnête tout de même, ce qui change de la moyenne.
Difficile d'espérer quoique ce soit venant de l'équipe de production qui a développé le film Albator, navet intergalactique qui a dû chagriner plus d'un admirateur du pirate spatial. Les Chevaliers du Zodiaque - La Légende du Sanctuaire réussit néanmoins l'exploit de faire pire, puisqu'ici on ne jouit même plus des éventuelles images sympathiques que peut offrir l'espace, ou ne serait-ce même d'un scénario, aussi mauvais soit-il. Il n'y a plus rien, juste une succession de combats inintéressants répétitifs, qui donnent l'impression de jouer à un mauvais jeu-vidéo. Le manque d'ambition est alarmant, quand on est pas carrément plongé dans un mauvais goût redoutable (le passage "comédie musicale" est consternant). Allez, hop, poubelle, rien à voir, circulez.
Fiche Cinelounge
Fiche Cinelounge
Ce Cold in July m'a quelque part fait penser à une sorte de commentaire du formidable A History of Violence, avec cette histoire de contagion de la violence suite à un incident en Amérique profonde. Le problème étant ici que tout est simple, primaire et terre-à-terre. Bien que l'ensemble soit honnêtement réalisé, sans trop de prises de risque, on peut se demander où cherche à en venir Jim Mickle alors que l'ennui bat son plein dans cette chimère qui ne fait que commenter une thématique déjà bien mieux explorée ailleurs... L'ambiance des années 80 paraît un peu superficielle, reste un casting sympathique, malgré le jeu trop appuyé de Sam Shepard. Sitôt vu, sitôt oublié.
Fiche Cinelounge
Pour aller droit au but, j'ai trouvé qu'Au Bord du monde souffrait d'un caractère putassier global extrêmement pénible. Vision simpliste et trop partielle du monde des sans-abris, le film de Claus Drexel ne va jamais au fond des choses, se résumant trop souvent à être une succession d'interviews dont la profondeur ne dépasse pas forcément celle d'un reportage télévisuel. On pourra toujours trouver des images fantastiques d'un Paris nocturne (le film est formellement impeccable, rien à redire dessus) ou des intervenants parfois passionnants, mais reste qu'il y avait sûrement bien mieux à faire avec, des questions plus osées ou graves à poser, et un regard moins facile et opportuniste à poser sur eux... Le paroxysme infernal est atteint lors du final, sur la musique Nessum Dorna, qui enfonce le clou au sein d'un film qui manquait déjà cruellement de subtilité...
Fiche Cinelounge
Fiche Cinelounge
Pour aller droit au but, j'ai trouvé qu'Au Bord du monde souffrait d'un caractère putassier global extrêmement pénible. Vision simpliste et trop partielle du monde des sans-abris, le film de Claus Drexel ne va jamais au fond des choses, se résumant trop souvent à être une succession d'interviews dont la profondeur ne dépasse pas forcément celle d'un reportage télévisuel. On pourra toujours trouver des images fantastiques d'un Paris nocturne (le film est formellement impeccable, rien à redire dessus) ou des intervenants parfois passionnants, mais reste qu'il y avait sûrement bien mieux à faire avec, des questions plus osées ou graves à poser, et un regard moins facile et opportuniste à poser sur eux... Le paroxysme infernal est atteint lors du final, sur la musique Nessum Dorna, qui enfonce le clou au sein d'un film qui manquait déjà cruellement de subtilité...
Fiche Cinelounge
Réalité, de Quentin Dupieux (2014)
Atroce. J'ai déjà une forte aversion pour Quentin Dupieux depuis Wrong, mais avec Réalité un nouveau cap est franchi. Sans doute film-synthèse de son "auteur", le nouveau film de Dupieux s'étend encore autour du concept pour le concept, l'absurde pour l'absurde. D'aucuns pourront sûrement s'y retrouver, mais d'emblée je suis gêné par la facilité du dispositif, qui ne mène nulle part, n'a pas de sens et que je ne trouve même pas drôle... D'autant plus que je suis résolument bloqué rien que sur le plan formel : je ne peux pas apprécier un film à l'absence de photographie aussi prononcée, cette pauvreté numérique qui a même des problèmes de compression, d'entrelacement ou que sais-je dans les scènes de nuit, et qui a, pour couronner le tout, un montage musical indigeste (monté en boucle à partir d'une musique de Philip Glass) dont l'absurdité du concept représente tout ce que je peux haïr dans Dupieux et la génération qu'il illustre. On ne m'y reprendra pas. Du moins, je l'espère.
Fiche Cinelounge
Difficile, devant The Imitation Game, de ne pas succomber à la tentation de l'appellation "biopic-navet à Oscars". D'un académisme repoussant tellement il est pénible et lent à endurer, le film biographique d'Alan Turing souffre avant tout de sa propre nature... Être un film biographique. Le problème étant simple : le personnage de Turing, du moins celui du film, est profondément inintéressant. Le film n'est qu'une hagiographie sans regard intéressant sur ses agissements ou sa création. En parallèle, l'histoire autour d'Enigma est autrement plus intéressante que le bonhomme en lui-même, et c'est d'autant plus dérangeant lorsque l'enjeu dramatique le plus fascinant de l'histoire (les opérations sur lesquelles il faut intervenir ou non) est expédié en trois minutes par un scénario qui ne s'y intéresse pas... Les cartons de fin font d'ailleurs figure d'aveu, le film se désintéressant de son sujet, préférant à la place enfoncer des portes ouvertes sur la thématique de l'homosexualité, avec un regard consensuel et politiquement correct. Rien à sauver dans ce film bâclé, qui ne fait même pas l'effort d'être un minimum documenté, plausible, de respecter au moins la chronologie de la guerre dans les grandes lignes. Parce que les soi-disant soldats britanniques qui meurent à chaque seconde et la bataille d'Angleterre juste après la déclaration de guerre, le tout alors que bien plus tard on voit des images des Allemands marcher sur Paris... C'est de la science-fiction !
AU CINÉMA - RESSORTIES
2001, L'odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick (1968)
Revisionnage.
Voir 2001, L'odyssée de l'espace en salle, et puis mourir... On aura sans doute déjà tout dit et redit sur le film de Kubrick et pourtant chaque revisionnage apporte son lot de nouvelles sensations, inscrivant une fois de plus le film dans le groupe des œuvres intemporelles. L'expérience cinématographique est absolue, totale, pure. Les séquences, tantôt fascinantes, tantôt traumatisantes, résonnent toujours longtemps encore après chaque visionnage. Que dire d'autre, tant 2001 est une aventure intime ? Le pouvoir de l'image et du son selon Kubrick sera de toute façon plus éloquent. C'est quand même autre chose qu'Interstellar. Et bim ! Revisionnage du sympathique 2010 : L'année du premier contact prévu également, d'ailleurs.
Fiche Cinelounge
La sortie récente de Jupiter Ascending est l'occasion idéale pour se refaire la carrière des Wachowski. Plus de quinze ans après sa sortie, Matrix parvient encore à marquer le coup comme un film d'action virtuose et savamment écrit malgré les lourdeurs que lui imposent un univers digital alors plutôt inédit. Ce revisionnage a notamment été pour moi l'occasion de redécouvrir la démente partition de Don Davis, aux inspirations opératiques wagnériennes comme à l'héritage de Philip Glass. Une pierre d'envergure qui participe à l'édification d'un film d'action qui a changé la donne dans le genre, synthétisant les réussites des précédentes œuvres et expérimentant pour le futur.
Matrix Reloaded, d'Andy & Lana Wachowski (2003)
Revisionnage.
Concevoir la suite de Matrix, même si les Wachowski le convoitaient déjà depuis longtemps, n'est pas une mince affaire et à plus d'un niveau, Matrix Reloaded l'illustre. Pourtant, malgré certaines errances scénaristiques, il n'en reste pas moins une suite extrêmement efficace grâce à la virtuosité unique de son ensemble, passant la vitesse supérieure par rapport à son prédécesseur. Les séquences d'action font toujours figure de leçon de mise en scène dans le genre, apportant une envergure que peu peuvent se permettre, que peu ont reproduit depuis.
Fiche Cinelounge
Revisionnage.
Je ne serais pas aussi élogieux à l'égard de Matrix Revolutions que je le suis à l'égard de Reloaded. La conclusion de la saga d'action des Wachowski part dans toutes les directions au point d'être éprouvante et de laisser un goût d'inachevé. On pourra toujours mettre en avant le caractère épique des combats finaux, mais ils paraissent bien superficiels, redondants et surfaits par rapport à ce que l 'on a vu précédemment. Passé un cap, c'est juste trop. Et Revolutions c'est presque systématiquement trop, sans que ce soit compensé par les élans de bravoure dans la réalisation. Une conclusion usante et usée, hélas.
Fiche Cinelounge
La Dixième Victime, d'Elio Petri (1965)
Production italienne plutôt curieuse, on pourrait aujourd'hui presque assimiler La Dixième Victime à un mélange entre Hunger Games et American Nightmare (en mieux, rassurez-vous !). Le concept est en soit génial, et exploité avec un second degré décontracté qui caractérise bien le cinéma italien de genre. La manière avec laquelle est amenée la dérive sociétale est passionnante, bien que l'on puisse regretter que le film tourne rapidement en rond jusqu'à un final totalement à côté de la plaque. Dommage que le concept ne soit pas aussi magnifiquement bien exploité que dans Enquête sur un citoyen au-delà de tout soupçon, du même Petri. Évidemment, pas besoin d'en dire plus quant au surcharismatique Marcello Matroianni, et à la terriblement érotique (mais mortelle) Ursulla Andress.
Fiche Cinelounge
Revisionnage avec la nouvelle partition musicale d'opéra de Philip Glass.
Je ne vais pas forcément revenir sur le film, chef-d’œuvre définitif de Cocteau, sur lequel j'avais rédigé une critique l'année dernière pour feu Cineheroes, trouvable ici. En revanche, cette réécriture musicale en opéra proposée par Philip Glass m'a laissé extrêmement dubitatif. Je suis le premier à vénérer certaines partitions du compositeur, mais je n'ai pu m'empêcher de trouver ici une musique régulièrement hors-sujet, malgré les élans de quelques jolis thèmes fantastiques. Plus simplement, le film en lui-même, La Belle et la Bête, chanté en opéra, ne fonctionne pas. On a la désagréable impression d'être privé de l'essentiel, et les images, sans leurs dialogues, leurs effets sonores ou sans la musique de Georges Auric, perdent quelque peu de leur puissance.
Fiche Cinelounge
EN VIDÉO
Autómata, de Gabe Ibáñez (2014)
Une co-production de science-fiction espagnole, voila qui a de quoi intriguer. Autómata part avec tous les atouts possibles en main et un énorme capital sympathie, mais n'offre tout au mieux qu'un correct film du genre qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes sur une thématique dûment éculée. L'intelligence artificielle robotique, le cinéma s'y penche depuis un bout de temps et aucun moment le réalisateur Gabe Ibáñez ne cherche à proposer du neuf, se limitant encore au concept des hommes qui découvrent qu'une machine peut penser. Rébarbatif, surtout à l'heure où Blade Runner est sorti depuis bientôt trente-cinq ans et A.I. depuis près de quinze. Pourtant il y a quelques idées qui marquent le coup, notamment dans l'univers plutôt soigné de l'exposition ou encore le décor désertique plus tardif. D'autant plus que le film est réalisé avec une certaine adresse, c'est ainsi d'autant plus dommage qu'il se bride lui-même au niveau du fond. Pas désagréable pour autant, mais on est obligé d'en attendre un peu mieux.
Fiche Cinelounge
Version director's cut.
Bien que je sois plutôt amateur du cinéma de Tsui Hark (du moins, ce que j'en connais), j'ai vécu avec L'Enfer des Armes ma première déception massive. Difficile d'imputer à l'auteur les problèmes de production qu'a eu le film, qui ont conduit plus tard à la création de cette director's cut du pauvre, toutefois il m'est déjà compliqué de passer outre la forme du film. On reconnaîtra sans mal la patte du réalisateur hong-kongais dans certains effets bien sentis, mais l'ensemble est cinématographiquement très pauvre voire souvent ridicule. C'est d'autant plus dommage, la propagation sociétale de la violence est passionnante. Mais l'écriture elle-même ne s'accorde pas de crédit, entre personnages fades, dialogues grotesques et péripéties confuses. Tous les concepts apparaissent comme bancals, jusqu'à même l'utilisation d'Oxygen IV de Jean-Michel Jarre pour une scène de tension... Très peu pour moi.
Fiche Cinelounge
L'histoire d'amour entre Luchino Visconti et moi n'est semblerait-il pas prête de s'arrêter. Claque après claque, Ludwig - Le Crépuscule des Dieux (quel beau titre français !) ne déroge pas à la règle et s'inscrit comme un chef-d'oeuvre définitif du réalisateur italien. Fresque passionnante et achevée, mais totalement fantasmée sur la Bavière de Ludwig, le film de Visconti dissèque la psychologie du célèbre roi. Le personnage est passionnant, perdu entre ses rêves de grandeur surannée et sa profonde et misérable décadence. Helmut Berger, impressionnant, transcende le personnage, aux côtés d'un casting de luxe et du sourire toujours aussi perçant de Romy Schneider. Le dispositif de narration est brillant et complète l'élaboration d'un immense biopic, où le génie de Visconti trouve son écho dans les somptueux châteaux qu'il filme. Grandiose, grandiose, grandiose.
Fiche Cinelounge
Un bon petit standard du film de cape et d'épée que nous signe-là Raoul Walsh. Capitaine sans peur aligne (avec maîtrise, toutefois) les grands poncifs du genre. Le contexte du Premier Empire est plutôt plaisant et apporte une légère nuance dans la mesure où la plupart des films du genre se passent un ou deux siècles auparavant. Ici, quelque part, on préfigure Master & Commander. On en retient évidemment des scènes d'action toujours très impressionnantes ainsi que de superbes combats maritimes qui compensent un scénario qui se perd un peu dans le dernier tiers.
Fiche Cinelounge
Revisionnage.
J'ai une affection toute particulière pour le revival du genre de l'heroic fantasy au début des années 80, et bien entendu L'Histoire sans fin l'illustre très bien. Conte magique succédant à Das Boot dans la carrière de Wolfgang Petersen, le film aborde tendrement et intelligemment la thématique de l'imaginaire, par ailleurs constamment servi par un génial travail dans la direction artistique. Petersen en profite au passage pour peindre de remarquables tableaux dans ses plans, soulignés par la photographie de Jost Vacano, dont les mérites ne sont plus à vanter. Récit classique mais beau et sacrément efficace, L'Histoire sans fin finit (ah ben oui, quand même !) en beauté sur la musique de Klaus Doldinger et Giorgio Moroder... Que demander de plus ? Une belle redécouverte.
Fiche Cinelounge
Pourtant adapté depuis Stephen King, Running Man évoque surtout un curieux remake du Prix du Danger d'Yves Boisset. Actionner coloré avec Schwarzenegger dans toute sa gloire, le film a beau être con comme la Lune, il n'en reste pas moins plaisant à suivre, entre sa direction artistique improbable et ses punch-lines percutantes de bêtise. Et dans la mesure où c'est systématique du début à la fin du film, on a presque pas le temps de s'ennuyer, en profitant pleinement du capital sympathie offert. En somme, un sympathique et vrai bon mauvais film, comme on en fait plus.
Fiche Cinelounge
A l'Ouest rien de nouveau, de Lewis Milestone (1930)
Revisionnage.
Depuis longtemps, A l'Ouest rien de nouveau fait partie de mon panthéon du cinéma de guerre, au même titre que le livre de Remarque l'est dans la littérature. A chaque redécouverte, il est bluffant de constater la modernité totale du film. A peine le parlant existe-il déjà que le traitement sonore du conflit est incroyable et procure au film une ambiance globale sans doute unique en son genre, pour l'époque et encore aujourd'hui. Le réalisme global, notamment dans les dialogues, appuie l'avant-gardisme complet du chef-d'oeuvre de Milestone, dont l'uppercut final fonctionne à chaque fois.
Fiche Cinelounge
Toute petite série B, Je dois tuer (dommage de ne pas avoir conservé le titre original, Suddenly) est un honnête divertissement du genre, bien qu'il ne paye pas de mine. Comme le genre le veut, on ne peut pas faire plus simple, si ce n'est même simpliste, en ce qui concerne l'intrigue, et pourtant c'est quelque part la garantie d'une certaine efficacité. Enjeux clairs, pas de perte rythmique, tout doit aller droit au but. Devant la caméra, Sinatra fait le boulot, éventuellement éclipsé par Sterling Hayden, et le tout offre au film le nécessaire pour être suivi avec sympathie. Rien de bien spécial à y relever, mais l'idéal pour un petit après-midi pluvieux.
Fiche Cinelounge
Le Lion et le Vent, de John Milius (1975)
Décidément, il y a plein de petites trouvailles à découvrir dans la carrière de réalisateur de John Milius, pourtant habituellement plus apprécié pour son travail de scénariste. Le Lion et le Vent s'inscrit presque comme une relecture modernisée de Lawrence d'Arabie, sans doute moins épique, se concentrant davantage sur le pan politique illustré. C'est là où la touche Milius est fascinante, entre son portrait au vitriol de Teddy Roosevelt et plus généralement le regard sans concessions qu'il porte sur l’interventionnisme américain. D'autant plus que le réalisateur de Conan le Barbare a tout de même une certaine maestria dans la mise en scène, épaulé par Jerry Goldsmith. On en oublierait presque le look hors-sujet de Sean Connery qui, aussi charismatique soit-il, ressemble plus à un rajah d'Inde qu'autre chose.
Fiche Cinelounge
Revisionnage.
Remarquable en tout point, Un Long dimanche de fiançailles s'inscrit sans problème aux côtés des autres chefs-d’œuvre de Jean-Pierre Jeunet. Production impressionnante au casting incroyable, gérée de part en part par une main virtuose, immense savant de l'image et du récit, l'adaptation du (très bon) livre de Sébastien Japrisot marque toujours autant par son caractère unique. Malgré l'ambiance surréaliste parfois si chère à l'ami Jeunet, son film transpire quelque part l'authenticité tant l'atmosphère joue sur le sensitif. Et puis, pour couronner le tout, la poésie musicale d'Angelo Badalamenti s'appose avec délicatesse sur les image. Fabuleux.
Fiche Cinelounge
Le Dragon du lac de feu, de Matthew Robbins (1981)
Co-production Paramount-Disney m'ayant toujours été inconnue, Le Dragon du lac de feu ne semble ni plus ni moins qu'une source d'inspiration majeure pour Peter Jackson et notamment Le Hobbit : La Désolation de Smaug. Film fantastique enchanteresque des années 80, tourné avec une maîtrise visuelle certaine, on se prend dans cette aventure simple mais bougrement efficace qui rappelle le bon temps des films de Ray Harryhausen, rappelé par l'épique musique d'Alex North. D'autant plus que le fameux dragon, évidemment point central du film, est remarquablement bien réussi, et l'affrontement final est littéralement dantesque. Impérativement à découvrir pour les amateurs d'heroic fantasy.
Fiche Cinelounge
Dire que Johnny Mnemonic est sorti seulement cinq ans avant Matrix... On pourrait presque croire que vingt ans séparent les films tellement la vision du net selon le premier est abracadabrantesque. Rien que le carton d'introduction "Internet - 2021" pose les bases de cet improbable univers. Finalement, difficile d'en rajouter davantage tant le reste est limité, la direction artistique étant soit laide soit inexistante, le scénario n'ayant aucune logique et surtout, tant Keanu Reeves est en complète roue libre. C'est éventuellement plaisant à suivre tellement le ridicule prend parfois le pas, et puis pour la beauté d'un casting aussi unique : Keanu Reeves, Dolph Lundgren, Takeshi Kitano et Ice-T, rien que ça. Oui monsieur.
Fiche Cinelounge
Dragons, de Chris Sanders Dean DeBlois (2010)
Ayant vu (et adoré) le second volet avant de commencer avec le premier, il me tardait donc de découvrir Dragons. Pas déçu du voyage, évidemment, bien que je pense préférer tout de même la suite. On retrouve ici un récit remarquablement bien écrit, à l'intelligence qui a pourtant longtemps fait défaut aux productions Dreamworks, ainsi que les autres éléments qui font le secret de la réussite : la réalisation incroyable, la photographie supervisée par Roger Deakins ou encore la musique de John Powell. Bien que le rythme soit moins effréné que dans la suite (les passages "obligés" de la rencontre entre les deux héros jouent évidemment), à aucun moment il n'est possible de s'ennuyer dans ce beau film d'animation.
Fiche Cinelounge
Revisionnage.
Après le somptueux The Homesman, il était temps de se replonger dans le grand chef-d'oeuvre de Tommy Lee Jones. Néo-western dont la noirceur rappelle Seuls sont les indomptés, Trois Enterrements est une épopée spirituelle à la simplicité confondante, et pourtant transcendée par l'intégrité, l'authenticité et le génie de son auteur. Renversant la prévisibilité du récit grâce à un montage déstabilisant mais excellent, Tommy Lee Jones signe une pièce maîtresse du cinéma américain moderne, confiant également à Barry Pepper le rôle de sa vie. Malheureux, par ailleurs, que ce génial acteur demeure toujours autant sous-exploité.
Fiche Cinelounge
Superman et les nains de l'Enfer... Tout est dans le titre. Bien avant que Richard Donner ne se colle à l'adaptation blockbuster de l'homme de fer, George Reeves, héros de la série, pouvait également se savourer sur grand écran. Malheureusement, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une série B fauchée et sans trop d'intérêt. Plutôt feignante par ailleurs, dans la mesure où on ne voit jamais Superman voler, le film préférant montrer des gens l'observant. Panne d'ambition générale jusqu'à même le concept, où naïvement je pensais que l'on allait découvrir un autre univers. En réalité il s'agit juste de la fuite vers la surface de quelques nains mal costumés. Dommage que, à part quelques passages, ce ne soit même pas drôle, en plus qu'il faille attendre une éternité avant de voir Superman apparaître à l'écran.
Fiche Cinelounge
Revisionnage.
Concevoir la suite de Matrix, même si les Wachowski le convoitaient déjà depuis longtemps, n'est pas une mince affaire et à plus d'un niveau, Matrix Reloaded l'illustre. Pourtant, malgré certaines errances scénaristiques, il n'en reste pas moins une suite extrêmement efficace grâce à la virtuosité unique de son ensemble, passant la vitesse supérieure par rapport à son prédécesseur. Les séquences d'action font toujours figure de leçon de mise en scène dans le genre, apportant une envergure que peu peuvent se permettre, que peu ont reproduit depuis.
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Matrix Revolutions, d'Andy & Lana Wachowski (2003)
Revisionnage.
Je ne serais pas aussi élogieux à l'égard de Matrix Revolutions que je le suis à l'égard de Reloaded. La conclusion de la saga d'action des Wachowski part dans toutes les directions au point d'être éprouvante et de laisser un goût d'inachevé. On pourra toujours mettre en avant le caractère épique des combats finaux, mais ils paraissent bien superficiels, redondants et surfaits par rapport à ce que l 'on a vu précédemment. Passé un cap, c'est juste trop. Et Revolutions c'est presque systématiquement trop, sans que ce soit compensé par les élans de bravoure dans la réalisation. Une conclusion usante et usée, hélas.
Fiche Cinelounge
La Dixième Victime, d'Elio Petri (1965)
Production italienne plutôt curieuse, on pourrait aujourd'hui presque assimiler La Dixième Victime à un mélange entre Hunger Games et American Nightmare (en mieux, rassurez-vous !). Le concept est en soit génial, et exploité avec un second degré décontracté qui caractérise bien le cinéma italien de genre. La manière avec laquelle est amenée la dérive sociétale est passionnante, bien que l'on puisse regretter que le film tourne rapidement en rond jusqu'à un final totalement à côté de la plaque. Dommage que le concept ne soit pas aussi magnifiquement bien exploité que dans Enquête sur un citoyen au-delà de tout soupçon, du même Petri. Évidemment, pas besoin d'en dire plus quant au surcharismatique Marcello Matroianni, et à la terriblement érotique (mais mortelle) Ursulla Andress.
Fiche Cinelounge
Revisionnage avec la nouvelle partition musicale d'opéra de Philip Glass.
Je ne vais pas forcément revenir sur le film, chef-d’œuvre définitif de Cocteau, sur lequel j'avais rédigé une critique l'année dernière pour feu Cineheroes, trouvable ici. En revanche, cette réécriture musicale en opéra proposée par Philip Glass m'a laissé extrêmement dubitatif. Je suis le premier à vénérer certaines partitions du compositeur, mais je n'ai pu m'empêcher de trouver ici une musique régulièrement hors-sujet, malgré les élans de quelques jolis thèmes fantastiques. Plus simplement, le film en lui-même, La Belle et la Bête, chanté en opéra, ne fonctionne pas. On a la désagréable impression d'être privé de l'essentiel, et les images, sans leurs dialogues, leurs effets sonores ou sans la musique de Georges Auric, perdent quelque peu de leur puissance.
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EN VIDÉO
Autómata, de Gabe Ibáñez (2014)
Une co-production de science-fiction espagnole, voila qui a de quoi intriguer. Autómata part avec tous les atouts possibles en main et un énorme capital sympathie, mais n'offre tout au mieux qu'un correct film du genre qui ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes sur une thématique dûment éculée. L'intelligence artificielle robotique, le cinéma s'y penche depuis un bout de temps et aucun moment le réalisateur Gabe Ibáñez ne cherche à proposer du neuf, se limitant encore au concept des hommes qui découvrent qu'une machine peut penser. Rébarbatif, surtout à l'heure où Blade Runner est sorti depuis bientôt trente-cinq ans et A.I. depuis près de quinze. Pourtant il y a quelques idées qui marquent le coup, notamment dans l'univers plutôt soigné de l'exposition ou encore le décor désertique plus tardif. D'autant plus que le film est réalisé avec une certaine adresse, c'est ainsi d'autant plus dommage qu'il se bride lui-même au niveau du fond. Pas désagréable pour autant, mais on est obligé d'en attendre un peu mieux.
Fiche Cinelounge
Version director's cut.
Bien que je sois plutôt amateur du cinéma de Tsui Hark (du moins, ce que j'en connais), j'ai vécu avec L'Enfer des Armes ma première déception massive. Difficile d'imputer à l'auteur les problèmes de production qu'a eu le film, qui ont conduit plus tard à la création de cette director's cut du pauvre, toutefois il m'est déjà compliqué de passer outre la forme du film. On reconnaîtra sans mal la patte du réalisateur hong-kongais dans certains effets bien sentis, mais l'ensemble est cinématographiquement très pauvre voire souvent ridicule. C'est d'autant plus dommage, la propagation sociétale de la violence est passionnante. Mais l'écriture elle-même ne s'accorde pas de crédit, entre personnages fades, dialogues grotesques et péripéties confuses. Tous les concepts apparaissent comme bancals, jusqu'à même l'utilisation d'Oxygen IV de Jean-Michel Jarre pour une scène de tension... Très peu pour moi.
Fiche Cinelounge
L'histoire d'amour entre Luchino Visconti et moi n'est semblerait-il pas prête de s'arrêter. Claque après claque, Ludwig - Le Crépuscule des Dieux (quel beau titre français !) ne déroge pas à la règle et s'inscrit comme un chef-d'oeuvre définitif du réalisateur italien. Fresque passionnante et achevée, mais totalement fantasmée sur la Bavière de Ludwig, le film de Visconti dissèque la psychologie du célèbre roi. Le personnage est passionnant, perdu entre ses rêves de grandeur surannée et sa profonde et misérable décadence. Helmut Berger, impressionnant, transcende le personnage, aux côtés d'un casting de luxe et du sourire toujours aussi perçant de Romy Schneider. Le dispositif de narration est brillant et complète l'élaboration d'un immense biopic, où le génie de Visconti trouve son écho dans les somptueux châteaux qu'il filme. Grandiose, grandiose, grandiose.
Fiche Cinelounge
Un bon petit standard du film de cape et d'épée que nous signe-là Raoul Walsh. Capitaine sans peur aligne (avec maîtrise, toutefois) les grands poncifs du genre. Le contexte du Premier Empire est plutôt plaisant et apporte une légère nuance dans la mesure où la plupart des films du genre se passent un ou deux siècles auparavant. Ici, quelque part, on préfigure Master & Commander. On en retient évidemment des scènes d'action toujours très impressionnantes ainsi que de superbes combats maritimes qui compensent un scénario qui se perd un peu dans le dernier tiers.
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Revisionnage.
J'ai une affection toute particulière pour le revival du genre de l'heroic fantasy au début des années 80, et bien entendu L'Histoire sans fin l'illustre très bien. Conte magique succédant à Das Boot dans la carrière de Wolfgang Petersen, le film aborde tendrement et intelligemment la thématique de l'imaginaire, par ailleurs constamment servi par un génial travail dans la direction artistique. Petersen en profite au passage pour peindre de remarquables tableaux dans ses plans, soulignés par la photographie de Jost Vacano, dont les mérites ne sont plus à vanter. Récit classique mais beau et sacrément efficace, L'Histoire sans fin finit (ah ben oui, quand même !) en beauté sur la musique de Klaus Doldinger et Giorgio Moroder... Que demander de plus ? Une belle redécouverte.
Fiche Cinelounge
Pourtant adapté depuis Stephen King, Running Man évoque surtout un curieux remake du Prix du Danger d'Yves Boisset. Actionner coloré avec Schwarzenegger dans toute sa gloire, le film a beau être con comme la Lune, il n'en reste pas moins plaisant à suivre, entre sa direction artistique improbable et ses punch-lines percutantes de bêtise. Et dans la mesure où c'est systématique du début à la fin du film, on a presque pas le temps de s'ennuyer, en profitant pleinement du capital sympathie offert. En somme, un sympathique et vrai bon mauvais film, comme on en fait plus.
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A l'Ouest rien de nouveau, de Lewis Milestone (1930)
Revisionnage.
Depuis longtemps, A l'Ouest rien de nouveau fait partie de mon panthéon du cinéma de guerre, au même titre que le livre de Remarque l'est dans la littérature. A chaque redécouverte, il est bluffant de constater la modernité totale du film. A peine le parlant existe-il déjà que le traitement sonore du conflit est incroyable et procure au film une ambiance globale sans doute unique en son genre, pour l'époque et encore aujourd'hui. Le réalisme global, notamment dans les dialogues, appuie l'avant-gardisme complet du chef-d'oeuvre de Milestone, dont l'uppercut final fonctionne à chaque fois.
Fiche Cinelounge
Toute petite série B, Je dois tuer (dommage de ne pas avoir conservé le titre original, Suddenly) est un honnête divertissement du genre, bien qu'il ne paye pas de mine. Comme le genre le veut, on ne peut pas faire plus simple, si ce n'est même simpliste, en ce qui concerne l'intrigue, et pourtant c'est quelque part la garantie d'une certaine efficacité. Enjeux clairs, pas de perte rythmique, tout doit aller droit au but. Devant la caméra, Sinatra fait le boulot, éventuellement éclipsé par Sterling Hayden, et le tout offre au film le nécessaire pour être suivi avec sympathie. Rien de bien spécial à y relever, mais l'idéal pour un petit après-midi pluvieux.
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Le Lion et le Vent, de John Milius (1975)
Décidément, il y a plein de petites trouvailles à découvrir dans la carrière de réalisateur de John Milius, pourtant habituellement plus apprécié pour son travail de scénariste. Le Lion et le Vent s'inscrit presque comme une relecture modernisée de Lawrence d'Arabie, sans doute moins épique, se concentrant davantage sur le pan politique illustré. C'est là où la touche Milius est fascinante, entre son portrait au vitriol de Teddy Roosevelt et plus généralement le regard sans concessions qu'il porte sur l’interventionnisme américain. D'autant plus que le réalisateur de Conan le Barbare a tout de même une certaine maestria dans la mise en scène, épaulé par Jerry Goldsmith. On en oublierait presque le look hors-sujet de Sean Connery qui, aussi charismatique soit-il, ressemble plus à un rajah d'Inde qu'autre chose.
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Revisionnage.
Remarquable en tout point, Un Long dimanche de fiançailles s'inscrit sans problème aux côtés des autres chefs-d’œuvre de Jean-Pierre Jeunet. Production impressionnante au casting incroyable, gérée de part en part par une main virtuose, immense savant de l'image et du récit, l'adaptation du (très bon) livre de Sébastien Japrisot marque toujours autant par son caractère unique. Malgré l'ambiance surréaliste parfois si chère à l'ami Jeunet, son film transpire quelque part l'authenticité tant l'atmosphère joue sur le sensitif. Et puis, pour couronner le tout, la poésie musicale d'Angelo Badalamenti s'appose avec délicatesse sur les image. Fabuleux.
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Le Dragon du lac de feu, de Matthew Robbins (1981)
Co-production Paramount-Disney m'ayant toujours été inconnue, Le Dragon du lac de feu ne semble ni plus ni moins qu'une source d'inspiration majeure pour Peter Jackson et notamment Le Hobbit : La Désolation de Smaug. Film fantastique enchanteresque des années 80, tourné avec une maîtrise visuelle certaine, on se prend dans cette aventure simple mais bougrement efficace qui rappelle le bon temps des films de Ray Harryhausen, rappelé par l'épique musique d'Alex North. D'autant plus que le fameux dragon, évidemment point central du film, est remarquablement bien réussi, et l'affrontement final est littéralement dantesque. Impérativement à découvrir pour les amateurs d'heroic fantasy.
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Dire que Johnny Mnemonic est sorti seulement cinq ans avant Matrix... On pourrait presque croire que vingt ans séparent les films tellement la vision du net selon le premier est abracadabrantesque. Rien que le carton d'introduction "Internet - 2021" pose les bases de cet improbable univers. Finalement, difficile d'en rajouter davantage tant le reste est limité, la direction artistique étant soit laide soit inexistante, le scénario n'ayant aucune logique et surtout, tant Keanu Reeves est en complète roue libre. C'est éventuellement plaisant à suivre tellement le ridicule prend parfois le pas, et puis pour la beauté d'un casting aussi unique : Keanu Reeves, Dolph Lundgren, Takeshi Kitano et Ice-T, rien que ça. Oui monsieur.
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Dragons, de Chris Sanders Dean DeBlois (2010)
Ayant vu (et adoré) le second volet avant de commencer avec le premier, il me tardait donc de découvrir Dragons. Pas déçu du voyage, évidemment, bien que je pense préférer tout de même la suite. On retrouve ici un récit remarquablement bien écrit, à l'intelligence qui a pourtant longtemps fait défaut aux productions Dreamworks, ainsi que les autres éléments qui font le secret de la réussite : la réalisation incroyable, la photographie supervisée par Roger Deakins ou encore la musique de John Powell. Bien que le rythme soit moins effréné que dans la suite (les passages "obligés" de la rencontre entre les deux héros jouent évidemment), à aucun moment il n'est possible de s'ennuyer dans ce beau film d'animation.
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Revisionnage.
Après le somptueux The Homesman, il était temps de se replonger dans le grand chef-d'oeuvre de Tommy Lee Jones. Néo-western dont la noirceur rappelle Seuls sont les indomptés, Trois Enterrements est une épopée spirituelle à la simplicité confondante, et pourtant transcendée par l'intégrité, l'authenticité et le génie de son auteur. Renversant la prévisibilité du récit grâce à un montage déstabilisant mais excellent, Tommy Lee Jones signe une pièce maîtresse du cinéma américain moderne, confiant également à Barry Pepper le rôle de sa vie. Malheureux, par ailleurs, que ce génial acteur demeure toujours autant sous-exploité.
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Superman et les nains de l'Enfer... Tout est dans le titre. Bien avant que Richard Donner ne se colle à l'adaptation blockbuster de l'homme de fer, George Reeves, héros de la série, pouvait également se savourer sur grand écran. Malheureusement, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une série B fauchée et sans trop d'intérêt. Plutôt feignante par ailleurs, dans la mesure où on ne voit jamais Superman voler, le film préférant montrer des gens l'observant. Panne d'ambition générale jusqu'à même le concept, où naïvement je pensais que l'on allait découvrir un autre univers. En réalité il s'agit juste de la fuite vers la surface de quelques nains mal costumés. Dommage que, à part quelques passages, ce ne soit même pas drôle, en plus qu'il faille attendre une éternité avant de voir Superman apparaître à l'écran.
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