Quelque part entre la fin d'année et le début de la nouvelle a lieu une période que nous chérissons tous : l'élaboration des tops. L'occasion de partager ses découvertes, défendre ses coups de cœur ou encore constater le mauvais goût des autres à propos de film que l'on pensait (espérait) avoir oublié. Top 5, 10, 15, 20, 56, on a de tout. Parce que 10 c'est trop frustrant, petit retour sur mon top 20, à venir prochainement également sur le site Filmosphere, aux côtés de mes nouveaux collègues rédacteurs.
Difficile de ne pas se dire que 2014 est une année finalement coincée entre la richesse de 2013 et l’orgie que risque d’être (pour le meilleur et pour le pire) 2015. Néanmoins, et malgré quelques périodes bien creuses, un certain nombre de films ont quand même retenu mon attention, grâce à la sortie de derniers-nés d’auteurs importants (Scott, Fincher, les Dardenne, Allen…), de nouveaux talents à suivre ou qui se confirment (Chandor, Cailley…), ainsi que quelques bonnes surprises inattendues (évidemment La Grande Aventure LEGO, mais aussi Edge of Tomorrow d’un Doug Liman étonnement efficace). La fin d’année pointant le bout de son nez, on se retrouve donc avec de quoi faire. On regrettera tout de même un cinéma français passablement léthargique cette année, qui a peiné à produire du neuf de manière homogène. Plus que jamais, la production française semble s’enfermer dans le cinéma télévisuel à destination d’un public franco-français. Cette année, malgré la présence des Combattants dans mon top, je n’ai pas eu mon Quai d’Orsay, je n’ai pas eu ma Vénus à la Fourrure… Reste tout de même dans l'animation, la perle rare qu'est Minuscule : La Vallée des fourmis perdues. Et mon film (de fiction) favori en langue française n’est autre qu’une coproduction avant tout belge. Reste à espérer un revirement en 2015, mais les plus gros succès nationaux de cette année ne vont pas aider la tendance en question.
Difficile de ne pas se dire que 2014 est une année finalement coincée entre la richesse de 2013 et l’orgie que risque d’être (pour le meilleur et pour le pire) 2015. Néanmoins, et malgré quelques périodes bien creuses, un certain nombre de films ont quand même retenu mon attention, grâce à la sortie de derniers-nés d’auteurs importants (Scott, Fincher, les Dardenne, Allen…), de nouveaux talents à suivre ou qui se confirment (Chandor, Cailley…), ainsi que quelques bonnes surprises inattendues (évidemment La Grande Aventure LEGO, mais aussi Edge of Tomorrow d’un Doug Liman étonnement efficace). La fin d’année pointant le bout de son nez, on se retrouve donc avec de quoi faire. On regrettera tout de même un cinéma français passablement léthargique cette année, qui a peiné à produire du neuf de manière homogène. Plus que jamais, la production française semble s’enfermer dans le cinéma télévisuel à destination d’un public franco-français. Cette année, malgré la présence des Combattants dans mon top, je n’ai pas eu mon Quai d’Orsay, je n’ai pas eu ma Vénus à la Fourrure… Reste tout de même dans l'animation, la perle rare qu'est Minuscule : La Vallée des fourmis perdues. Et mon film (de fiction) favori en langue française n’est autre qu’une coproduction avant tout belge. Reste à espérer un revirement en 2015, mais les plus gros succès nationaux de cette année ne vont pas aider la tendance en question.
Avant d'entamer les hostilités, mention spéciale : j'en profite mettre en avant le fabuleux Visitors de Godfrey Reggio (critique), diffusé lors de
l’Étrange Festival, qui malheureusement ne peut pas jouir d’une place dans ce
top, n’ayant pas bénéficié d’une réelle sortie en salles. Faute de mieux,
j’invite tout de même à la découverte, le blu-ray étant disponible chez nos
voisins mangeurs de gelé à la menthe.
Et maintenant, place au top ! L'intégralité des films sortis sur le territoire français, que j'ai vu cette année, peut être trouvée ici. A noter qu'il y a quelques absents que je dois rattraper, comme le Only Lovers Left Alive, les deux films de Cavalier, Nymphomaniac, Les Contes de la Princesse Kaguya et encore d'autres... (mais pas Mommy, je vous vois venir !)
La fresque biblique
profondément intime de Ridley Scott consacre l’auteur non seulement comme
résurrecteur du genre, mais aussi unique détenteur des clés de sa modernité. Critique.
2) The Grand Budapest Hotel,
de Wes Anderson
Cadeau en forme de
cerise qui orne le sommet d’un délicieux gâteau coloré, le dernier Anderson est
peut-être à la fois un de ses plus justes et plus ambitieux, un beau film d’un
amoureux des artifices du cinéma. Critique.
Une telle invitation
au périple en compagnie de Wenders et Salgado ne se refuse pas. Les regards
conjoints du cinéaste et du photographe permettent de voir, à travers la terre
et les hommes, des fragments de vie d’une beauté rare.
Héritant subtilement
du thriller selon Otto Preminger, quelque part entre Laura et Bunny Lake a disparu, David Fincher surprend encore en amenant le
genre sur un terrain à l’acidité et au cynisme exquis. Critique.
Chandor était déjà
présent (et haut placé) dans mon top de l’an passé grâce à All is Lost. Exploit
renouvelé avec son dernier film, ode subtile à la croyance dans les idéaux sur
fond de noirceur du rêve américain héritée du Nouvel Hollywood.
6) Boyhood, de Richard Linklater
L’air de rien, Richard
Linklater lâche un gros morceau de cinéma américain. Regard persistant et
passionné d’un auteur sur son pays, Boyhood peut presque de se savourer comme
une relecture moderne des films de l’Americana.
Il ne pouvait en être
autrement pour le film testamentaire de « l’homme de Malpaso », un de
mes auteurs américains fétiches. Avec une immense tendresse, Eastwood retrace,
à travers le récit des Four Seasons, l’histoire de sa propre vie, entre
réussites, échecs, amis et mentors. Critique.
Du réalisateur du
splendide Trois Enterrements, on ne pouvait attendre mieux. Tommy Lee Jones continue
de s’affirmer et offre non pas un western savoureux à cause de la rareté du
genre, mais un film qui y a bel et bien gagné sa place. Un vrai de vrai.
Singer (r)apporte un
peu de cinéma à un genre semblant en manque, l’overdose n’étant plus très loin.
Généreux et surtout intelligent, le dernier volet des aventures des mutants
apparaît comme une nouvelle référence.
La Palme d’Or de la
Croisette n’a pas été volée. Ce voyage dans les terres fantastiques de la
province turque, sur fond d’adaptation de Tchekhov, ne laisse pas indifférent,
notamment grâce à des personnages somptueusement bien écrits pour habiter les
trois heures du métrage.
Pari osé mais réussi
pour les réalisateurs de l’inattendu mais aussi brillant 21 Jump Street. Ils
transforment un projet apparemment commercial en une débauche d’idées
cinématographiques, dotée d’un fond subtil et touchant dans la lignée de Small
Soldiers et Toy Story. Critique.
12) How I Live Now, de Kevin McDonald
12) How I Live Now, de Kevin McDonald
Mêlant
post-apocalyptique et teen-movie, le dernier film de Kevin McDonald prouve que
son réalisateur, décidément éclectique mais toujours passionné dans ses sujets,
est à suivre d’encore plus près.
Le bouleversant combat
social mené par les Dardenne, avec une rigueur cinématographique toujours
hors-du-commun, pousse Cotillard à son meilleur en développant une histoire
écrite avec justesse et simplicité, à l’issue d’une beauté incroyable.
La maturité atteinte
par Ben Stiller dans son dernier film détonne et lui permet d’offrir un des
films majeurs de cette année. Avec une réflexion sur un médium qui se
métamorphose, Stiller, à l’instar d’Anderson, déclare son amour à l’image et au
cinéma.
Le singulier Jonze
offre avec son dernier métrage une dystopie finalement subtile, loin des canons
lourdingues dont souffre trop souvent le genre. Film beau et malgré tout
bienveillant, on y regrettera simplement la présence (vocale) de la trop
vulgaire Scarlett Johansson.
Le canadien Denis
Villeneuve sort enfin ce projet qu’il avait mis en stand-by pour s’occuper de
Prisoners. Au programme : un tour de manège totalement envoûtant dans un
film qui n’invite non pas le spectateur à réfléchir, mais à se perdre (non sans
plaisir d’ailleurs) dans les limbes de cet univers.
L’héritage de Mad Max
mêlé à une profonde volonté d’anti-spectaculaire engendre l’un des films les
plus hypnotiques de cette année. En minimalisant les enjeux du scénario, Michôd
développe des personnages fantastiques et un univers juste. Une fois de plus,
Robert Pattinson se confirme dans la nouvelle (et géniale) tournure de sa
carrière. Vivement le Herzog.
Ayant raté le premier
volet et donc pris le train en marche avec le second, je ne peux être qu’épaté
par la maitrise de l’ensemble, un film d’animation virtuose, finement écrit et
formellement hallucinant (la présence de Roger Deakins en consultant visuel n'est pas anodine). Mention spéciale pour la démente partition opératique de John
Powell.
Il me tenait à cœur de
mettre en avant le premier long de Thomas Cailley. Fulgurance d’audace
bienvenue, à l’heure où cette caractéristique font trop souvent défaut à notre
production nationale, Les Combattants se savoure comme une vraie surprise.
Hop, twist !
Blague à part, le dernier-né de l’auteur hollywoodien le plus explosif a comblé
mes attentes. Bénéficiant des expérimentations tentées sur Pain & Gain,
Michael Bay se lâche d’autant plus ici, offrant à boire et à manger, pour le
meilleur et pour le pire, mais avec une sincère générosité qui ne peut pas me
laisser indifférent.
Reste, pour conclure, le traditionnel paragraphe sur les attentes de 2015. Outre l'avalanche de blockbusters que l'on va subir, notamment dans le genre super-héroïque, cette année verra également le retour de nombre d'auteurs aux commandes de films qui font déjà saliver. "Quelques" attentes dans le désordre :
Mad Max : Fury Road, de George Miller, American Sniper, de Clint Eastwood, Blackhat, de Michael Mann, Silence, de Martin Scorsese, In the Heart of the Sea, de Ron Howard, Midnight Special, de Jeff Nichols, Foxcatcher, de Bennett Miller, Tomorrowland, de Brad Bird, The Crossing, de John Woo, Spectre, de Sam Mendes , Inherent Vice, de Paul Thomas Anderson, Knight of Cup, de Terrence Malick, The Martian, de Ridley Scott , The Hateful Eight, de Quentin Tarantino, Birdman, d'Alejandro González Inárritu , The Ferryman, de Wong Kar Wai, Jupiter Ascending, d'Andy & Lana Wachowsky, D., de Roman Polanski, Pan, de Joe Wright, Il est difficile d'être un Dieu, d'Alexei Guerman, St. James Place, de Steven Spielberg et The Other Side of the Wind d'Orson Welles (oui oui !).
Sans oublier un élégant début d'année avec Queen and Country de John Boorman (critique sur Filmopshere)
En espérant que le reste de l'année soit orgiaque !
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